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W2RC : ON PASSE LA DEUXIÈME À ABU DHABI

Un mois et demi après l’arrivée du Dakar, première manche historique des championnats du monde de rallye-raid FIA et FIM unifiés, l’Abu Dhabi Desert Challenge se prépare à accueillir la deuxième étape du calendrier 2022 et à entrer dans la nouvelle ère du W2RC.

Le rendez-vous d’Abu Dhabi prend pour sa 31e édition un nouveau départ tout en s’inscrivant dans le sillage d’une longue tradition : la manche des Émirats est en effet la plus ancienne et la plus fidèle étape des séries mondiales FIA et FIM de l’histoire. > Tous les prétendants aux titres suprêmes du W2RC seront présents du 5 au 10 mars 2022 : les stars en tête de leurs catégories avec le duel entre Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) et Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme) chez les autos, tout comme la bataille entre Sam Sunderland (GasGas) et ses rivaux de chez Honda sur deux roues. « Chaleco » Lopez (South Racing Can-Am) chez les Proto-légers, Austin Jones en SSV et Martin Macik en camions ont eux aussi pris les commandes sur le Dakar et devront tenir leurs poursuivants à distance pour viser les titres.

 Abu Dhabi : toute une histoire

Le calendrier du nouveau W2RC s’installe d’emblée entre innovation et tradition grâce à ses deux premières étapes symboliques. En janvier, c’était le Dakar lui-même qui intégrait et unifiait pour la première fois de l’histoire les championnats du monde de rallye-raid FIA et FIM. En mars, c’est  l’épreuve qui détient le record de longévité absolu au sein des séries mondiales de la discipline qui entrera cette fois-ci en scène.

Pour les quatre roues comme pour les motos, Abu Dhabi est une véritable pierre angulaire de leurs calendriers historiques. En 2021, l’Abu Dhabi Desert Challenge fêtait ses trente ans. Le rendez-vous devenu incontournable réunit plusieurs anciens vainqueurs parmi les favoris aux distinctions du W2RC. À commencer par Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing), qui s’est imposé à trois reprises à Abu Dhabi (2008, 2016 et 2021). Vladimir Vasilyev (VRT Team) a été pour sa part vainqueur de la coupe du monde en 2014, et s’est surtout imposé à deux reprises à l’Abu Dhabi Desert Challenge (2014-15). Juste avant lui, Nani Roma (Bahrain Raid Xtreme) s’était distingué en 2013. Il faut ensuite remonter jusqu’en 2009 pour retrouver la trace de la victoire du grand revenant de cette édition 2022, Guerlain Chicherit (GCK Motorsport).

Chez les motos, quatre pilotes ont remporté les cinq dernières éditions : Sam Sunderland (2017-2019),  Matthias Walkner (2021), Toby Price (2016), Pablo Quintanilla (2018).  

Autos : Al Attiyah, le point qui change tout

Aux classements FIA du W2RC, les bagarres font déjà rage. En première ligne, Nasser Al Attiyah et Mathieu Baumel ont déjà pris leurs marques. Leader avec 85 points, le duo a pu compter sur le soutien de Yazeed Al Rajhi, 3e du Dakar et du provisoire (51 points), pour permettre à Toyota Gazoo Racing d’afficher un total de 80 points au classement constructeur. Un petit matelas que les équipes Bahrain Raid Xtreme et X-Raid Mini JCW, ex aequo à 45 points, vont tenter de crever le plus rapidement possible. BRX revient cette année avec Sébastien Loeb. 2e du Dakar, le Français et Fabian Lurquin pointent seulement à 1 point d’Al Attiyah (84 points) grâce à leurs performances quotidiennes en Arabie Saoudite. Les compteurs ont ainsi été quasiment remis à zéro à l’arrivée à Jeddah !  Denis Krotov, au volant du buggy X-Raid Mini JCW visera un nouveau podium à Abu Dhabi comme son coéquipier, le polonais, Jakub Przygonski  qui s’était longtemps battu à la deuxième place lors de la dernière édition  Un autre solitaire pourrait menacer « Kuba » : en 5e position avec 33 points, Mathieu Serradori (SRT Racing) n’a que trois longueurs de retard. L’argentin Sébastian Halpern, qui roulera pour la première fois dans un Toyota Hilux, essayera de faire mieux que sa 5ème place réalisée en novembre dernier.

T3 / T4 : « Chaleco » et Jones donnent le tempo

Les protagonistes sont bien connus depuis le Dakar. En T3, « Chaleco » Lopez (South Racing Can-Am) a saisi l’opportunité de son passage dans la catégorie pour remporter le Dakar et se placer en tête (90 points). À ses trousses, les deux OT3 de l’équipe Red Bull Off-Road Junior de Cristina Gutiérrez (72 points) et de Seth Quintero (63 points) sont au contact. De Mevius et Guthrie complèteront l’armada du team Red Bull Off-Road Junior. Après un Dakar lors duquel il a rencontré des problèmes, Jean-Luc Pisson, au volant d’un Zephyr de PH-Sport, tentera de briller sur l’ADDC. Saleh Alsaif, pilote indépendant et voisin d’Arabie Saoudite, devrait faire étalage de son talent de pilotage dans les dunes. En T4, le clan South Racing occupe le devant de la scène. Austin Jones (Can-Am Factory South Racing) est rentré du Dakar avec la victoire, la tête du championnat et un total de 83 points qui lui donnent un peu d’air sur ses deux poursuivants à égalité de points. Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) et Marek Goczal (Cobant Energylandia Rally Team) possèdent chacun 68 points. Le frère et coéquipier du Polonais, Michal Goczal, est 4e à 57 points. Malgré sa 8e place au provisoire (8 points), tous devront garder un œil sur le jeune Lucas del Rio. Le Chilien, qui débarquait l’an dernier sur la série mondiale FIA, est passé à côté de son premier Dakar en janvier et aura à cœur de montrer son potentiel. La lutte interne dans le clan allemand s’annonce fratricide.

Camions : Macik en éclaireur

En T5, le duel entre les Iveco Powerstar Big Shock Racing de Martin Macik et de Kees Koolen a commencé. Au Dakar, il a tourné à l’avantage du Tchèque avec 108 points contre 86 points pour le Hollandais.

Motos : « Sundersam » presque à domicile

Dans la catégorie reine RallyGP, le rouge est à l’honneur, mais pas toujours celui du même constructeur ! Sam Sunderland, a remporté le Dakar sur sa GasGas Factory Racing et pointe leader du provisoire avec 38 points. Son coéquipier Daniel Sanders, sorti sur une chute, n’a pas pu apporter son précieux soutien au classement constructeur et ne pourra pas le faire davantage à Abu Dhabi, toujours convalescent suite à sa fracture du bras. C’est Monster Energy Honda qui, grâce à la 2e place de Pablo Quintanilla, 30 points au provisoire général, et à la 5e de Joan Barreda (17 points), est leader du classement constructeur avec 2 points d’avance sur GasGas. La 3e place à Jeddah de Matthias Walkner, champion du monde en titre avec 24 points permet à l’équipe Red Bull KTM Factory Racing de pointer 3e au classement constructeur (36 points).   En délicatesse au Dakar après la sortie sur chute dans l’étape 5 de Skyler Howes et la 13e place de Luciano Benavides, l’équipe Husqvarna Factory Racing pointe 6e au classement constructeur et va devoir se relancer sans plus attendre.

Rui Goncalves chez Sherco laissera le soin à Lorenzo Santolino de défendre le bleu de la marque française, 4e du classement constructeur (14 points). L’Espagnol va devoir surveiller ses arrières et le clan Hero Motorsports. La marque indienne, 5e du classement constructeur avec 13 points, adopte la politique inverse. Joaquim Rodrigues sera en effet rejoint par Franco Caimi, blessé à l’entraînement en préparant Abu Dhabi l’an passé, et Ross Branch, le transfuge de chez Yamaha. Tous les pilotes officiels, ainsi que le vaillant privé Martin Michek, présents au Dakar en RallyGP sont à nouveau engagés pour la deuxième manche du championnat.

En Rally2, Mason Klein, véritable révélation en plus d’être le meilleur « rookie » du Dakar 2022, poursuivra son apprentissage au sein de l’équipe BAS World KTM Racing. L’Américain domine la catégorie avec les 38 points acquis à Jeddah. En l’absence de Camille Chapelière, l’occasion devient très belle pour le 3e du provisoire Romain Dumontier (24 points), qui vise un podium en fin de saison. Bradley Cox, actuellement 5e avec 17 points, partagera la tente de Klein et peut espérer remonter sur le podium du Rally 2 avant la deuxième partie du championnat. 7e avec 14 points au compteur, Konrad Dabrowski (Duust Rally) a décidé, comme Bradley Cox, de rouler dans les traces de son père et de s’en donner les moyens cette saison. Le Polonais a terminé 5e du général à l’Abu Dhabi Desert Challenge il y a quatre mois au milieu des officiels et s’entraîne régulièrement à Dubaï. Charan Moore (HT Rally Raid), 14e avec 3 points, sera à surveiller. Le Sud-Africain qui se donne trois ans pour devenir pilote officiel a fait plus qu’apprendre les ficelles sur son premier Dakar en terminant 4e en Original by Motul derrière un podium expérimenté à Jeddah. Paolo Lucci (Solarys Racing) de son côté aura à cœur de rattraper son Dakar pendant lequel ses performances régulières dans le Top 25 ne se sont pas concrétisées au classement final.

Le programme

Le 6 mars, après les vérifications administratives et techniques d’usage qui se dérouleront au circuit Yas Marina dans la capitale d’Abu Dhabi suivies de la spéciale de qualification, la caravane du W2RC s’élancera pour cinq étapes au travers de la région d’Al Dhafra dans le désert de l’Empty Quarter. Près de 2000 kilomètres attendent les concurrents au travers d’étapes de 217 km à 318 km agrémentées d’un peu plus de 500 km de liaisons routières.