T1 : Al Attiyah déjoue le dixième titre de Loeb
Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) est toujours le roi du rallye raid. Cinq fois champion de la Coupe du monde FIA des rallyes tout-terrain, le pilote qatarien est aujourd'hui couronné pour la première fois champion du monde FIA Rally Raid W2RC. Si sa victoire au Dakar 2022 aurait dû le mettre sur la voie du titre, la fabuleuse performance de Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme), qui a marqué beaucoup de points grâce à ses victoires d’étapes, a fait qu'ils ont quitté l’événement phare de l'année séparés par un seul point. Le Qatarien a utilisé la même formule, celle consistant à gagner des étapes, pour se remettre d'un accident sur la première étape de l'Abu Dhabi Desert Challenge qui a rendu la compétition très difficile pour lui. Après l'été, la course au W2RC est restée très ouverte grâce au podium d'Al Attiyah au Rallye du Maroc ainsi qu’aux problèmes de Loeb. Le pilote Toyota a terminé le travail à l’occasion de l’Andalucía Rally avec une deuxième place synonyme de victoire au Championnat du Monde. Sébastien Loeb a été un rival fabuleux pour le leader de l'équipe Toyota Gazoo Racing, mais la mécanique de son BRX Hunter l'a empêché de remporter son dixième titre mondial. Cependant, le point culminant de son année a été sa brillante victoire sur l’Andalucía Rally.
T3 : Chaleco détrône Cristina Gutiérrez
Ses victoires consécutives sur le Dakar et l'Abu Dhabi Desert Challenge ont offert à Francisco « Chaleco » López (Can-Am Factory South Racing) une voie royale vers le titre avant même l'été. Mais avec des rivaux tels que Cristina Gutiérrez (Red Bull Off-Road Junior Team), championne de la Coupe du monde en 2022, et Seth Quintero (Red Bull Off-Road Junior Team USA), il n'y avait pas de place pour la détente. Le Chilien a signé une autre brillante deuxième place au Rallye du Maroc et est de nouveau monté sur le podium de l’AndalucÍa Rally, une épreuve dans laquelle il a mathématiquement remporté la couronne lors de l'avant-dernière journée.
T4 : Baciuska : un titre disputé jusqu’au dernière mètre
Avec seulement un an d'expérience en rallye raid, Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) a déjà goûté à la victoire. Et il l'a fait, à l'âge de 22 ans, dans une lutte acharnée avec deux pilotes plus expérimentés : Marek Goczal (Cobant-Energylandia Rally Team) et Austin Jones (Can-Am Factory South Racing). Leur duel a duré jusqu'au dernier jour de la dernière course. Tous ont dû donner le meilleur d'eux-mêmes en Andalousie pour décrocher la couronne. Jones et Goczal ont finalement subi des incidents qui les ont privés de la victoire.Cependant, le prodige lituanien (qui possède un palmarès intéressant en karting et en rallye-cross) a gardé son sang-froid et a résisté à la pression d'une arrivée spectaculaire : les trois prétendants au titre n’étaient séparés que par deux points avant l’Andalucía Rally. Trois secondes places (Dakar 2022, Abu Dhabi Desert Challenge et Andalucía Rally) et une victoire (Rallye du Maroc) rendent Baciuska digne de la couronne mondiale.
T5 : Kees Koolen, le premier couronné
Le pilote néerlandais Kees Koolen (Project 2030) a eu l'honneur d'être le premier champion W2RC de l'année. Koolen est devenu champion du monde à l’issue du Rallye du Maroc, la dernière épreuve dans la catégorie camion (T5). La régularité a été son atout et lui a permis de battre Martin Macik (MM Technology), qui avait remporté le Dakar avant de perdre presque toutes ses chances suite à une panne à Abu Dhabi. Le Néerlandais, qui a terminé deuxième en Arabie Saoudite, en a profité pour remporter le Desert Challenge et, après l'été, a scellé sa victoire avec une deuxième place au Maroc.
Motos RallyGP : Sunderland, le triomphe de la régularité
Sam Sanderland (GasGas Factory Racing) a sans aucun doute été la référence en Rally GP... dès le début de la saison. Avec ses victoires sur le Dakar et l'Abu Dhabi Desert Challenge, la couronne du championnat W2RC lui semblait déjà promise. Après la pause estivale forcée due au changement de dates de l’Andalucía Rally, le Britannique a souffert lors du Rallye du Maroc qu'il a abordé avec un poignet douloureux. Il a toutefois serré les dents et a terminé cinquième pour ensuite arriver en Espagne avec une bonne partie du travail accompli. En Andalousie, l'absence de Pablo Quintanilla (Monster Energy Honda) pour cause de blessure lui a donné encore plus d'avantage, ce qui lui a permis d’aborder l’épreuve sans prendre trop de risques. Sunderland clôture le Championnat du Monde avec 85 points, 26 de plus que Ricky Brabec et 27 de plus qu'Adrien Van Beveren (tous deux Monster Energy Honda), des différences qui donnent une idée de sa supériorité au championnat.
Moto Rally2, quads : Giroud suit l’exemple de Klein
Mason Klein (BAS World KTM Racing Team) est sans aucun doute le champion incontesté du W2RC, à tel point que lors de l’Andalucía Rally, bien qu'ayant déjà obtenu la couronne, il a continué à piloter avec la plus grande ambition. Ses adversaires, Romain Dumontier (Team Dumontier Racing) et Bradley Cox (BAS World KTM Racing Team) ne pouvaient espérer que la deuxième place, qui a finalement été remportée par le Français. Il en va de même chez les quads et leurs nouveau champion, Alexandre Giroud (Yamaha SMX Dragon's). En janvier, il remporte le Dakar avec panache. Absent à Abu Dhabi, et bien qu'il n'ait pas pu rouler pour la victoire en raison de problèmes mécaniques sur le Rallye du Maroc, il a terminé premier parmi les pilotes marquant des points au championnat. La touche finale : sa victoire en Andalousie.
Rally3 : Amine Echiguer, aux origines du rallye raid
Le titre de FIM Rally3 d'Amine Echiguer (Team Maroc ART) est un hommage à l'histoire même du tout-terrain. Car le vainqueur de la catégorie (où se côtoient des motos d'enduro dotées d'un plus grand réservoir et d'instruments de navigation) est un pilote marocain, la terre où est née la spécialité et le continent où a été forgée la légende du Dakar. C'est précisément au Rallye du Maroc, dont il a été le vainqueur incontesté, remportant quatre des cinq étapes, qu’il a forgé sa victoire. En Andalousie, territoire voisin de son Maroc natal, Echiguer s'est assuré le titre de la Coupe du monde FIM tout-terrain avec une deuxième place derrière un nom qui fera parler de lui à l'avenir : Jérémy Miroir, qui a dominé l’Andalucía Rally.
David Castera, organisateur du W2RC : « Le Championnat du Monde vient de prendre fin. C’était la première édition de la FIA, avec la FIM toujours aux commandes et ASO dans l’équipe en tant qu’organisateur. Dans l’ensemble, on est vraiment contents parce qu’on a eu de nombreux concurrents, parmi lesquels les meilleures équipes. Dans la catégorie T1, on a eu la chance d’avoir un beau duel entre Loeb et Nasser, les stars du sport. On n’a peut-être pas réussi à attirer tous les grands noms dès la première saison, mais on a réussi à créer une dynamique avec beaucoup de suspens jusqu’au dernier moment. C’est un bon début, et ça ne peut que s’améliorer grâce à l’ajout de deux courses supplémentaires en Amérique du Sud et en Amérique du Nord qui amèneront leur lot de nouvelles équipes et rendront le championnat encore plus dynamique. Au final, ça a été une bonne première saison et nous avons hâte de construire l’avenir. »
