La victoire dans la spéciale de qualification chez les motos est revenue à Ross Branch (Hero Motosports) devant Toby Price (Red Bull KTM Factory Racing) et Luciano Benavides (Husqvarna Factory Racing). Sans surprise au moment de choisir son ordre de départ, Branch a opté pour la place la plus en retrait possible, la 15e derrière Price et Benavides. Chez les autos, Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) a été le plus rapide, finissant 8 secondes devant son coéquipier Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing) et Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme), troisième. Seth Quintero (Red Bull Off-Road Junior Team) a été le plus rapide en T3, Rokas Baciuska (South Racing Can-Am) devançant les T4. Demain, les trois Hunter de Prodrive s’élanceront les premiers, Terranova en tête devant Chicherit et Loeb. Comme l’avait annoncé Stéphane Peterhansel hier, les trois Audi ont démarré en douceur en catégorie Open.
EN PISTE
La spéciale de qualification avait beau ne faire que 9 kilomètres, cela faisait surtout huit mois que les motards professionnels ne s’étaient pas adonné à leur passe-temps favoris. Il ne s’agissait pas seulement de montrer à leurs adversaires de quoi ils étaient encore capables, mais aussi pour le Top 15 de choisir en soirée son ordre de départ de demain. Et pour les motiver encore un peu plus, leurs temps, comptabilisés pour le général de l’épreuve, étaient assortis d’un coefficient de 8. Le plus rapide dans l’exercice est un homme qui n’a pas pour habitude de rendre la main. Ross Branch sur sa Hero a terminé devant un autre homme du bush, le double vainqueur du Dakar Toby Price (Red Bull KTM Factory Racing). Luciano Benavides (Husqvarna Factory Racing) a signé le troisième chrono. Le premier chez les Rally 2 fût Bradley Cox (BAS World KTM Racing) auteur d’une impressionnante 5e place scratch. Au moment du choix des places de départ de demain, le Français Anthony Fabre, un rookie classé 8e scratch, absent lors du protocole, a hérité de la première place ! Tous les autres pilotes ont opté pour l’ordre inverse de leur classement dans la spéciale, le vainqueur Branch s’offrant la 15e place du chasseur. Leader du championnat du monde, Sam Sunderland (GasGas Factory Racing), fin stratège, a fini au delà du Top 15 et partira juste derrière lui.
Les autos n’avaient pas besoin d’un coefficient pour être chauffées à blanc. Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) s’est imposé pour 8 secondes devant Yazeed Al Rajhi (Toyota Overdrive) et l’autre homme du championnat du monde Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme). Le premier T3 Seth Quintero (Red Bull Off-Road Junior Team) signe le 8e temps FIA devant son coéquipier De Mevius (11e scratch). A la 12e place scratch, c’est le premier T4 et leader du W2RC “Chaleco” Lopez (Can-Am Factory South Racing) qui se place avec autorité devant sa poursuivante au championnat Cristina Guittierez (Red Bull Off-Road Junior Team), placée 17e au général. Le trio de Prodrive ouvrira demain la piste suite à la procédure de choix des ordres de départ. Orlando Terranova s’élancera devant Guerlain Chicherit (GCK Motorsport) et l’autre officiel BRX Sébastien Loeb.
RADIO BIVOUAC
C’est le transfert de l’année chez les motos RallyGP et tous les observateurs attendent de voir le résultat. Vice-champion du monde en titre et 4e du Dakar 2022 sur Yamaha, Adrien Van Beveren a rejoint en milieu de saison le team Monster Energy Honda. Sur le Rallye du Maroc qu’il avait terminé 5e en 2021, le Français va faire sa première apparition officielle au guidon de la CRF. Le manager de l’équipe Ruben Faria le dit très à l’aise avec la moto, super motivé et intégré à l’équipe. Une analyse partagée par le nouveau membre du HRC qui se veut prudent pour sa reprise : « C’est une super opportunité de rouler sur une moto d’usine. Je me sens bien sur cette moto depuis les premiers tours de roues, maintenant il est toujours facile de se sentir bien à l’entraînement où tu n’as pas de pression et où le rythme est toujours un voir deux tons en dessous de la course en raison de moyens de sécurité qui ne sont pas les mêmes. La course va me donner des vrais repères. L’intégration à l’équipe s’est ultra bien passée, je n’ai pas eu besoin de me faire une place, on a déjà bien partagé lors de séances d’essai au Portugal en juin avant quinze jours au Etats-Unis qui n’ont fait que renforcer ma confiance. Tous les voyants sont au vert mais c’est ma première course avec Honda, ma première course depuis le Dakar, soit quasiment neuf mois sans compétition, je ne sais pas trop à quoi m’attendre. Je me sens bien et à l’aise, mais j’aborde la course avec du recul et beaucoup de concentration. Je ne vais pas changer ma stratégie, elle a quand même bien fonctionné pendant plusieurs années. Le passage sur Honda pourrait m’apporter ces petits plus qui devraient me permettre d’aller chercher des résultats plus prestigieux. »
CHIFFRE DU JOUR : 20
En rallye-raid, le 20 est un chiffre magique, tout du moins récurrent. Les pilotes moto qui ne sont pas entré dans l’ère de la tablette électronique au guidon naviguent pour quelques mois encore avec le road book papier. Ils le reçoivent 20 minutes avant leur heure de départ. Leur premier contre la montre chaque jour avant le chrono en spéciale consiste donc à l’installer dans le dérouleur électrique dans ce laps de temps et à s’approprier les informations essentielles du début d’étape. Aujourd’hui dans la spéciale de qualification il n’y avait pas de réelle navigation, la piste étant balisée. Il n’empêche que pour éviter aux pilotes de couper la trace à respecter, l’organisation avait chargé des points GPS correspondant à chaque case du road book. Ces points appelés WPP deviennent visibles sur l’écran du GPS lorsque le véhicule entre dans un rayon de 100 mètres. Pour valider son passage à ce point, vous avez certainement déjà deviné que le compétiteur doit rentrer dans un rayon de… 20 mètres, sous peine de pénalité. Demain, les distances dans le désert seront beaucoup plus longues que les 9 kilomètres du galop de cette après-midi. De nombreuses catégories vont réclamer un ravitaillement en carburant tous les 250 kilomètres où le temps sera suspendu par une « neutralisation » pour leur permettre cette maintenance mais aussi pour refaire leur plein en eau voir en air pour les motards dorénavant protégés par des air bags. Cette zone est soumise aux règles du « parc fermé ». Que le concurrent fasse ou non son plein, il doit s’arrêter pour une durée de… 20 minutes.
W2RC
Certes, cette première spéciale était courte, mais cela n’a pas empêché les pilotes qui visent le titre de champion du monde de s’illustrer et d’être déjà dans le bon tempo. Ainsi, seulement 13 secondes séparent le leader chez les autos, Sébastien Loeb (Bahrain Raid Xtreme, 3e du jour) de ces deux poursuivants au classement, Nasser Al Attiyah (Toyota Gazoo Racing) et Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing). Les leaders des championnats du monde ont connu des fortunes diverses : 3e place pour « Chaleco » Lopez (Can-Am Factory South Racing) en T3 et pour Mason Klein (Bas World KTM Racing) en Rally2, 5e temps pour Austin Jones (Can-Am Factory South Racing) en T4. En revanche, tous les voyants sont au vert pour Martin Macik en T5 (MM Technology) et Alexandre Giroud en quad (Yamaha SMX Drag’on) qui ont signé le meilleur temps. Chez les RallyGP, Sam Sunderland (GasGas Factory Racing) et Pablo Quintanilla (Monster Energy Honda), respectivement 1er et 2e du championnat, ont préféré temporiser. Ils ont signé les 13e et 6e temps.
DÉCLARATIONS
Juste avant le départ de cette 22e édition, les vainqueurs du Rallye du Maroc 2021 FIA et FIM se sont exprimés sur leurs statuts de favoris : Nasser Al Attiyah : « Nous avons beaucoup d’objectifs sur cette course et ça la rend encore plus intéressante. Nous devons encore développer la voiture et la préparer en vue du prochain Dakar. Dans le même temps, on se bat pour la place de leader au championnat du monde avec Seb (Loeb) et on sait que ce ne sera pas facile. Il faut se rappeler que nous avions cassé la voiture à l’Abu Dhabi Desert Challenge donc rien n’est jamais acquis. On se doit d’être les plus malins ! Certes, nous avons de l’expérience ici où j’ai gagné six fois. Mais ce n’est pas une course facile et tout le monde arrive avec beaucoup d’ambitions. »
Pablo Quintanilla : « En tant que vainqueur l’an dernier, est-ce que je suis favori ? Oui je crois (rires) ! On sait qu’il y a de la pression parce qu’on veut tous gagner, on veut tous donner le meilleur. Ce sera important, une nouvelle fois, de tout donner. Ici, c’est toujours un rallye dur et ce n’est jamais facile de battre les autres. Mais je me sens bien et j’ai beaucoup de motivation à l’idée de disputer cette nouvelle édition ! »
