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Le Dakar à mi-parcours I Sanders et Lategan bousculent la hiérarchie

  • La journée de repos marque le passage de la mi-course après cinq étapes disputées jusqu’à Hail. Sept journées attendent encore les concurrents de la première manche de la saison jusqu’à Shubaytah, au cœur de l’Empty Quarter.
  • En autos, Carlos Sainz (Ford M-Sport) et Sébastien Loeb (Dacia Sandriders) ont déjà quitté le Dakar, comme Yazeed Al Rajhi et Nasser Al Attiyah en 2024. Les précédents réalisés par le champion du monde en titre et de son dauphin rappellent qu’il ne faut pas tirer un trait hâtif sur les ambitions de l’Espagnol et du Français.
  • Chez les Ultimate, Henk Lategan (Toyota Gazoo Racing South Africa) fait une entrée fracassante sur le championnat. Le Sud-africain a laissé la nouvelle génération briller au quotidien pour mieux maîtriser le général. Yazeed Al Rajhi (Overdrive Racing) et Mattias Ekstrom (Ford M-Sport) complètent le podium du provisoire. Le triple champion du monde Nasser Al Attiyah dans son nouveau Dacia Sandrider est 4e.
  • En Challenger, Nicolas Cavigliasso, dauphin de la saison passée, est en tête. En SSV, le rookie Alexander Pinto (Old Friends Racing) possède déjà une large avance.
  • Chez les motos, Daniel Sanders (Red Bull KTM Factory Racing) s’est imposé à quatre reprises et domine le général après cinq étapes devant les Monster Energy Honda HRC de Tosha Schareina et Adrien Van Beveren. Le champion du monde Ross Branch (Hero MotoSports), à l’image d’Al Attiyah chez les autos est 4e. En Rally2, le néo officiel KTM Edgar Canet n’a pas manqué son entrée sur le championnat et offre pour le moment un doublé aux oranges.
Winners Emotion Rest Day - Dakar 2025

FIM : Branch plie mais ne rompt pas  

Voler sous les radars. Voilà la méthode Branch que le commandant de ligne botswanais dans le civil a appliqué tout au long de la saison 2024. Le champion du monde en titre, qui n’a encore jamais remporté une manche W2RC, s’est contenté de s’imposer sur 5 étapes tout au long du calendrier 2024. Notre marathonien au dossard numéro 1 cette saison a déjà parcouru 2 559 km sur le podium du général provisoire cette semaine. Quatrième du général à l’amorce de la 2e semaine, la « Ferrari du Kalahari » est restée sur le podium jusqu’à ce qu’Adrien Van Beveren ne la fasse reculer d’un rang à l’issue de la 5e étape. L’an dernier, Branch s’est contenté de la 2e place à l’arrivée du Dakar pour dérouler son plan jusqu’au Maroc et sa stratégie 2025 ne semble pour le moment pas différente. Ni le contexte, puisque la meute des cinq Honda qui avait tenté de stopper Branch en 2024 est bien campée dans le Top 8. Tosha Schareina, sorti prématurément du Dakar l’an passé, est le plus virulent, 2e du général avec 10’46’’ d’avance sur le numéro 1 mondial. L’autre Honda de « VBA » est 3e, juste 1’17’’ devant le pilote Hero. La nouveauté de ce début de saison, c’est le retour en grâce de Daniel Sanders. Les blessures qui ont contraint l’Australien à rester de longs mois sur le banc de touche sont derrière lui. Le vainqueur de la finale marocaine en octobre dernier est reparti sur le même rythme en 2025. Auteur de quatre victoires d’étapes depuis Bisha, au sommet du général depuis le premier jour, l’héritier de Toby Price est solidement installé en tête du Dakar avec un peu plus d’un quart d’heure sur Schareina. KTM, qui n’a pas encore inscrit sa couleur au palmarès du W2RC, se lance de la plus belle des manières sur la saison 4.

Chez les Rally 2, l’appel d’air insufflé par l’évolution du règlement dans la catégorie balaye l’ordre établi. Tous les Rally 2 engagés sur une manche étant inscrits d’office au championnat cette année et le champion en titre Bradley Cox étant monté en Rally GP, de nouveaux noms viennent déjà chambouler la hiérarchie établie en 2024. C’est celui d’Edgar Canet qui apparaît le plus souvent, comme on s’y attendait. Enrôlé de dernière minute par l’usine KTM, le plus jeune officiel de l’histoire de la marque se la joue déjà comme Sanders du haut de ses 19 ans : leader du classement Rally 2, glanant trois victoires d’étapes sur son chemin jusqu’à Hail. Tobias Ebster, vainqueur de deux étapes, est le seul à lui avoir contesté la première place au général. Michael Docherty a lui aussi remporté une étape, mais le bilan à mi-parcours est net : Canet possède 16’39’’ sur Ebster et 31’07’’ sur Docherty. Trois KTM sont aux avant-postes, les nouvelles Honda compé-clients de Romain Dumontier et de Jacob Argubright qui évoluent sur leur premier Dakar sont regroupées en 4e (+49’47) et 5e position (+51’34). La Kove de Neels Theric fait une entrée remarquée sur le championnat derrière les rouges. Au nouveau classement Team mis en place pour récompenser les équipes Rally 2, les BAS World KTM Racing se placent déjà en favoris avec Ebster et Docherty. Canet, seul Rally 2 au sein du team officiel KTM, n’est pas appuyé par un second coéquipier et ne peut donc pas prétendre au classement.

FIA : Al Attiyah et Al Rajhi, gardiens de l’ancienne école

Carlos Sainz et Sébastien Loeb ont débuté leur saison à l’image de celle d’Al Rajhi en 2024 : par des tonneaux les ayant contraints à quitter la course. Al Attiyah avait aussi fini par abandonner l’an passé. A l’issue de la saison, le Qatarien et le Saoudien étaient pourtant titrés champion et vice-champion du monde. Ne pas finir le Dakar n’est donc en rien un frein aux ambitions des champions, l’histoire l’a déjà montré. Mais le challenge de Sainz et Loeb est un peu plus pimenté : aucun n’ayant figuré dans le Top 5 d’une étape, ils n’ont pas le moindre point en stock. Nasser et Yazeed étaient respectivement repartis avec 18 et 14 points l’an dernier.

Rien n’est perdu pour Sainz ni Loeb… comme rien n’est gagné pour Al Attiyah et Al Rajhi. Seul le Saoudien s’est illustré cette semaine en remportant l’étape 4, laissant la nouvelle génération Ultimate du W2RC avec Seth Quintero (étape 1 et 5), Rokas Baciuska (étape 2) et Saood Variawa (étape 3) contester la suprématie des cadors. Henk Lategan fait figure de grand-frère de ces trois-là âgés de 19 à 25 ans. A 30 ans, le Sud-Africain applique sur ce Dakar une recette qui semble préconisée dans les manuels d’Afrique australe au regard du parcours que réalise en parallèle le Botswanais Ross Branch chez les motos : celle de la discrétion. Une seule fois sur le podium des étapes disputées, l’officiel Toyota Gazoo Racing South Africa, qui n’a jamais figuré sur les tablettes du W2RC, est installé aux commandes du général depuis l’étape 2. A la journée de repos, sorte de passage du Cap Horn de la transat des sables saoudiens, l’héritier de l’école De Villiers possède 10’17’’ sur Yazeed Al Rajhi, 20’24’’ sur Mattias Ekstrom, 35’00’’ sur Al Attiyah et 41’55’’ sur Lucas Moraes.

Les Hilux officiels et d’Overdrive Racing sont installés aux deux premières places et ont remporté l’intégralité des étapes de la première semaine, faisant honneur à leur triple titre constructeurs. Du côté des nouveaux véhicules engagés sur le championnat, le bilan est moins florissant mais pas fatidique. Les espoirs de Dacia reposent encore entre les mains expertes des remontées spectaculaires de Nasser Al Attiyah, escorté par celle qui a dorénavant le rôle de porteuse d’eau, Cristina Gutiérrez. Mattias Ekstrom, juste devant le champion du monde au classement général, est dans une position similaire : Mitch Guthrie, 6e du général, est là pour couvrir ses arrières. Les Mini de De Mévius et Chicherit sont écartées du jeu avec plus d’une heure et demi de retard sur la tête de la course. Dacia et Ford peuvent encore espérer la victoire, la route est encore longue jusqu’à la ligne d’arrivée de Shubaytah : 2 383 km de spéciale restent à parcourir après les 2 579 km qui sont déjà derrière les autos.

En Challenger, le départ en Ultimate de Rokas Baciuska a naturellement ouvert les espoirs de revanche de son dauphin 2024 Nicolas Cavigliasso. L’Argentin s’est d’abord heurté à la nouvelle promotion de la Red Bull Off-Road Junior Team emmenée par l’Américain Corbin Leaverton et Gonçalo Guerreiro. L’expérience a fini par jouer en faveur de Cavigliasso et son épouse et navigatrice championne 2024 Valentina Pertegarini, le duo dépassant le cap de la mi-course avec 28’34’’ d’avance sur le Portugais. Un autre binôme nouveau venu sur le championnat s’annonce pour la saison : Abdulaziz et Nasser Al Kuwari, soutenus par la fédération Qatarienne des sports mécaniques (QMMF) et hébergés par le Nasser Racing, sont 3e à 1h31’35’’. 

En SSV, Alexandre Pinto, le rookie sur le Dakar et sur le championnat, vainqueur du challenge Road to Dakar sur le Rallye du Maroc 2024, s’installe en tête du provisoire. Le jeune Portugais de 25 ans et son copilote de 5 ans son cadet Bernardo Oliveira possède déjà 5h45’26’’ sur Enrico Gaspari (TH-Trucks) et 6h31’37’’ sur un autre nouveau visage de la saison, le Néerlandais Roger Grouwels (Raceart).